mercredi 27 août 2014

ssssur Dante

Mercredi, 27 août, 2014

Un métaphysicien spécial de la peinture, c’est Jerome Bosch, qui au lieu de produire sa métaphysique dans un ordre du « décorum » ou adéquation des images aux croyances et doctrines, la produit par dédoublement des dessins grotesques propres aux marges des enluminures, les « gryllas » ou gargouilles, sur l’espace nouveau d’un tableau qui est énigmatiquement désacralisé. Pourquoi faire ça, pour un artiste ? Et bien, parce que la peinture ne pouvait plus évoluer dans un cadre sacré marqué par les pogroms et autres persécutions au nom de la « simplicitas » ecclésiale.

Chez Jerome Bosch l’univers, par l’échappée du caprice gratuit ou presque gratuit, s’ouvre et entre en cette sorte d’expansion dévoratrice qui est la conquête d’Amérique, où peut-être des cannibales sont vaincus par quelque chose de plus meurtrier. L’Amérique, avec les tomates et autres fruits exotiques, est déjà présente dans les motifs floraux et fruitiers du Jardin des Délices, dans le monde universel en tant que nouvelle métaphysique, à détours, humoristique, si le mot se raffine.

Le sujet et le titre réel du Jardin des délices serait "le Hasard".

Aussi-bien, ce sont les Rois de l'Espagne qui ont choisi, après acheter le maximum de Bosch, comme peintre de la Cour, Velazquez. Velazquez venait compléter le panoptique, la surveillance, la vision inquisitoriale de la monarchie absolue. Velazquez avait réalisé en Seville, avant sa promotion pour la Cour à Madrid, des tableaux à effet, de la vision maximale, comme la Vieille en train de frire des oeufs.


Pour Bosch c’est sur du papier que le tableau se passe, pour Velazquez, malgré la différence de degré, aussi. Pour Bosch c’est dans l’original, dans la satyre, et pour Velazquez c’est le papier de la presse, de la propagande.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire