mercredi 10 septembre 2014

miettes

Ce que je n'aime pas dans les expositions individuelles est de trouver ma signature répétée dans chaque tableau, j'ai un arrière goût de cernes de tasse sur une vieille table en bois.

Nonobstant le dernier aphorisme; j'ai appris à ne pas avoir de pudeur pour signer quand j'ai commencé à avoir du plaisir à apposer mon nom sur un tableau et à laisser le café n'importe où.

J’ai perdu la confiance dans le poème. La deuxième taffe ne contredit pas la première, mais la met au passé.

Café au lait, café noisette, telle est la question. La mort et son image dans l’addiction à la caféine. Et l’addition. Le langage vit une deuxième fois dans le choix café au lait, café noisette.


Un métaphysicien spécial de la peinture, c’est Jerome Bosch, qui au lieu de produire sa métaphysique dans un ordre du « décorum » ou adéquation des images aux croyances et doctrines, la produit par dédoublement des dessins grotesques propres aux marges des enluminures, les « gryllas » ou gargouilles, sur l’espace nouveau d’un tableau qui est énigmatiquement désacralisé. Pourquoi faire ça, pour un artiste ? Et bien, parce que la peinture ne pouvait plus évoluer dans un cadre sacré marqué par les pogroms et autres persécutions au nom de la « simplicitas » ecclésiale.

Chez Jerome Bosch l’univers, par l’échappée du caprice gratuit ou presque gratuit, s’ouvre et entre en cette sorte d’expansion dévoratrice qui est la conquête d’Amérique, où peut-être des cannibales sont vaincus par quelque chose de plus meurtrier. L’Amérique, avec les tomates et autres fruits exotiques, est déjà présente dans les motifs floraux et fruitiers du Jardin des Délices, dans le monde universel en tant que nouvelle métaphysique, à détours, humoristique, si le mot se raffine.

Aussi-bien, ce sont les Rois de l'Espagne qui ont choisi, après acheter le maximum de Bosch, comme peintre de la Cour, Velazquez. Velazquez venait compléter le panoptique, la surveillance, la vision inquisitoriale de la monarchie absolue. Velazquez avait réalisé en Seville, avant de sa promotion pour la Cour à Madrid, des tableaux à effet, de la vision maximale, comme la Vieille en train de frire des oeufs.

Pour Bosch c’est sur du papier que le tableau se passe, pour Velazquez, malgré la différence de degré, aussi. Pour Bosch c’est dans l’original, dans la satyre, et pour Velazquez c’est le papier de la presse, de la propagande.

Je ne pourrais que fatalement et par un caprice ubuesque du destin parler à mes sujets en chef religieux. Proclamer le polythéisme espagnol, et même européen puisque je peux étendre toute ma religion par le monde, ne se fait que dans une vraie monarchie parlementaire. Le cas ici est une dictature démasquée et je ne suis que l’élu pour la religion de la banque, qui est monothéiste.

Dans un polythéisme les cultes sont géographiques, avec un certain va et vient mythologique. Le dieu social pouvait être contesté par le mythe.

J'étudie des groupes de noisettes. Pour deviner c'est moins grave que des grains de café, idéal pour l'étude.

L'Espagne (à l'heure du "police bukkake" et autres ) suit une évolution vers un terrorisme d'état à grande échelle par le discours pro-viol du Partido Popular, ainsi que le manque de liberté contraceptive, dans un pouvoir politique qui vire sans gène de droite à extrême droite. Le discours pro-viol, ça va de pair avec un ensemble de pratiques sociétales dont la torture est le nouveau symptôme.

L’on interroge l’ombre avec sarcasme et elle répond par la vision hallucinée de nos peurs. Si l’on interroge il faut que l’inquisiteur soit endormi en nous.

Les comprimés sous la langue, un tiers de ce que je prendrais comme anxiolytique et une faible dose de calmant en homéopathie, aux lèvres, une cigarette, la mâchoire qui n’a plus de molaires se resserre avec douleur.

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